3 juin 2020
Le Conseil Culturel d’Alsace s’est réjoui de la prise de position rapide de nombreux parlementaires alsaciens après la publication de l’arrêté du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise pour les candidats inscrits aux diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et au diplôme universitaire de technologie, publié au Journal Officiel du 05 avril 2020.
Dans une motion diffusée dans la presse et sur les réseaux sociaux le 16 avril 2020, nous avions en effet dénoncé la menace que fait peser cet arrêté sur les efforts fournis ces derniers mois concernant la formation des enseignants du primaire, dans le cadre de la convention opérationnelle pour la mise en œuvre de la politique régionale plurilingue de l’Académie de Strasbourg.
A présent, nous nous inquiétons du manque de réaction de la part du gouvernement face à la mobilisation intense que cette décision a suscitée. En effet, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du 20 mai dernier, nous avons pu lire que Mme Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lors de son audition par la Commission des affaires culturelles et de l’Éducation Nationale de l’Assemblée nationale, aurait indiqué que la certification en langue allemande serait « possible » sans pour autant remettre en cause le caractère obligatoire de la certification en langue anglaise pour l’obtention de la Licence. Or, ce dernier point pose fondamentalement problème, et nous nous étonnons que Mme la Ministre continue de l’ignorer.
Comme nous l’avons déjà souligné par ailleurs, les étudiants de Licence se destinant au métier de professeur des écoles doivent pouvoir se concentrer sur leur formation en allemand, dans la mesure où ils seront tous appelés à enseigner cette langue, voire dans cette langue, s’ils sont recrutés dans l’Académie de Strasbourg. Leur imposer une certification en anglais et leur imposer ainsi un double travail, réduirait mathématiquement leurs chances de parvenir au niveau d’Allemand nécessaire pour assurer un enseignement de qualité. Pour ces étudiants, il faut absolument obtenir, à défaut d’une suppression de l’arrêté, des mesures dérogatoires leur permettant de passer une certification en langue allemande à la place (et non en plus) de la certification demandée actuellement en langue anglaise.
Aussi, nous prions nos parlementaires d’intervenir auprès du Premier Ministre et de Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en leur demandant de faire bénéficier les universités des académies du Grand Est, et en particulier celle de Strasbourg, de mesures permettant aux étudiants qui le souhaitent de passer une certification en allemand et non en anglais.