17 avril 2020
Le Conseil Culturel d’Alsace a suivi de près l’ensemble des travaux menant à la signature, le 5 décembre 2018, de la convention opérationnelle pour la mise en œuvre de la politique régionale plurilingue de l’Académie de Strasbourg et veille à présent à favoriser sa mise en œuvre.
La question de la formation des enseignants à l’enseignement de et en allemand a été identifiée comme la clé de la réussite de cette politique. Lors de l’Assemblée Générale du 25 janvier 2020, nous avions salué les initiatives prévues par cette convention nettement plus volontariste que les précédentes, ainsi que le rapprochement entre les partenaires de la Commission Quadripartite et l’Université de Strasbourg, qui permettra de coordonner le renforcement de la formation en allemand et en alsacien des étudiants se destinant au professorat des écoles en Alsace, et ce dès la Licence.
Or, ces efforts risquent désormais d’être réduits à néant par les effets de la décision déconditionner l’obtention du diplôme de Licence par « une certification en langue anglaise » telle qu’elle figure dans l’arrêté du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise pour les candidats inscrits aux diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et au diplôme universitaire de technologie, publié au Journal Officiel du 05 avril 2020. Il s’agit, de fait, d’une modification du Code de l’Éducation. (Cette nécessité concernera aussi les candidats à l’examen du brevet de technicien supérieur, selon le décret n° 2020-398 du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise publié dans le même JO.)
Le Bureau du Conseil Culturel d’Alsace tient à alerter les différents acteurs de la politique régionale plurilingue de l’Académie de Strasbourg de la menace réelle que représente cette obligation de certification en anglais pour la diversité linguistique, qui constitue une des plus grandes richesses de l’Alsace et de la Région Grand Est, en général, et de la mise en péril, et ce à très court terme, de la politique régionale plurilingue que représente cette obligation, en particulier.
Imposer une formation en anglais à des étudiants se destinant au professorat des écoles en Alsace, et qui seront nécessairement amenés à enseigner l’allemand, que ce soit en parcours polyvalent ou bilingue, produira un effet contreproductif de grande ampleur, véritable négation des conventions en vigueur, qui témoigne d’un manque de connaissance du terrain éducatif plus que surprenant des responsables nationaux en charge de la formation des futurs enseignants.
Le bureau du CCA demande le retrait du texte ou à défaut des dispositions dérogatoires pour les académies du Grand Est, en particulier celle de Strasbourg.